Recommandations de la HAS pour la prise en charge de patients Covid sous oxygénothérapie

En proposant ses « réponses rapides » pour la prise en charge à domicile de patients Covid + sous oxygénothérapie, la HAS a souhaité préciser, dans le cadre d’un parcours de soins coordonné, les modalités de prise en charge, qui garantissent la sécurité des malades nécessitant une oxygénothérapie, en définissant les critères d’éligibilité ou d’exclusion et en précisant les modalités de prise en charge. Elle précise toutefois que cette prise en charge « doit être exceptionnelle et réservée au contexte épidémique actuel. »

► Critères d’éligibilité

Ce type de prise en charge s’adresse à deux types de patients

  • Les patients hospitalisés pour la Covid-19, sortant sous oxygénothérapie
  • Les patients atteints de la Covid-19 non hospitalisés ayant des besoins en oxygène < 4 L /min.

Dont les critères d’éligibilité sont les suivants :

  • Leur environnement : domicile fixe et salubre, présence permanente d’un aidant, isolement possible, à moins de 30 minutes de l’établissement de santé de référence disposant d’une structure d’urgence ou d’un SMUR de proximité ;
  • Le patient lui-même, qui doit être autonome, avec une saturation sanguine en oxygène SpO2 < 92 %, sans critère d’exclusion majeur (pathologie chronique non stabilisée, obésité morbide, grossesse) et pas plus d’un critère d’exclusion mineur (âge > 70 ans, pathologie cardiovasculaire, cirrhose, diabète équilibré).

► Objectif thérapeutique

L’objectif thérapeutique de l’oxygénothérapie est de maintenir une SpO2 > 92 %. Pour les patients sortant d’hospitalisation, il s’agit de poursuivre le sevrage d’oxygénothérapie avec un besoin intérieur à 4L/min pour maintenir la saturation en oxygène au dessus de 92% au repos.

► Modalités de prise en charge

Une anticoagulation prophylactique et des corticoïdes faible dose (dexaméthasone 6 mg/jour ou équivalent pendant 5 à 10 jours) sont prescrits en complément de l’oxygénothérapie. Il est également nécessaire de veiller à l’hydratation et à une alimentation équilibrée du patient.


Le patient doit bénéficier d’une surveillance rapprochée par une équipe pluriprofessionnelle en en lien avec l’équipe hospitalière de référence, dans le cadre d’un parcours de soins coodonné, avec un médecin généraliste coordonnateur, un infirmier, un kinésithérapeute et un PSAD, qui « assure la mise en place dans un délai inférieur à 4 h et le suivi 24h/24 et 7j/7 des dispositifs médicaux et techniques. »

Toute aggravation de l’état du patient nécessitera un contact :

  • avec une équipe hospitalière de référence si débit d’oxygène > 3 L/min avec désaturation rapide (quelques heures) ou apparition d’une complication quelle qu’elle soit, non amélioration après 72 heures, décision du médecin généraliste à tout moment ;
  • avec le SAMU Centre 15 en vue d’une hospitalisation soit en cas de : débits d’oxygène ≥ 4 L/mn, désaturation à SpO2 < 90 % à deux prises consécutives.

> Cliquez ici pour accéder à la recommandation détaillée.

La Société de pneumologie de langue française (SPLF) a toutefois fait part de ses réserves et appelé à la prudence en rappelant les éléments réglementaires et techniques > Cliquez ici. Elle juge toutefois que « devant l’expérience acquise par les pneumologues concernant l’oxygénothérapie à domicile en France, associée à un réseau de prestataires de santé couvrant tout le territoire, la mise en place d’une oxygénothérapie à domicile peut s’envisager si elle suit la réglementation et notamment les BPDOUM ».

#12 novembre 2020

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